Je suis toujours étonnée de constater la pertinence, mais aussi la superficialité et le manque de vision stratégique des analyses faites sur la Chine. Un article intitulé « L’usine du monde perd des clients » fait certes sourire de satisfaction les producteurs d’ailleurs dans le monde, mais il néglige cependant de dire que, malgré les hausses de salaire et le vieillissement, la Chine et les Chinois n’ont peut-être pas dit leur dernier mot.
En premier lieu, et tel que je ne cesse de le répéter, une hausse des salaires de 30 % sur des salaires qui sont de 66 % plus bas que ceux pratiqués ici, ça signifie quoi ? Autrement dit, une hausse de 30 % sur un salaire horaire de 3 $ (3,90 $), comparé à 9 $ ici – et là je suis loin des salaires pratiqués dans des usines ici, où les employés sont syndiqués – ça veut tout de même dire que les salaires sont encore plus de 60 % moins élevés !
Pour ce qui est de la démographie, on joue encore sur les images d’horreur : 180 millions ont plus de 60 ans. Autrement dit, il en reste plus d’un milliard, ou 87 % en mesure de travailler (aujourd’hui ou dans quelques années). C’est combien de Canada ça ?
Finalement, en Indonésie ou au Vietnam, l’histoire dit-elle qui est derrière les usines qui produisent à meilleur prix qu’en Chine ? Ce sont peut-être des Chinois locaux ou étrangers ayant compris que la quête du meilleur prix ne s’arrêtera jamais.
Ne vous réjouissez pas des apparences trompeuses, vous pourriez y perdre notre chemise ! La stratégie, c’est un peu plus que des chiffres et exige des analyses qui nous conduisent à d’autres niveaux et perspectives.
L’auteur réfère à une étude récente de KPMG
UBS vient de publier la mise à jour 2011 de sont étude 2009 sur les prix et salaires dans le monde.
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