Publié par : Lynda Dumais | 27/03/2013

Logique de l’horreur

Je suis toujours étonnée de voir comment des spécialistes en sciences politiques, des consultants et des professeurs de gestion en viennent à être convaincus que, malgré le fait qu’ils n’ont jamais réellement gérés de projets manufacturiers en Chine, ils ont le devoir de formuler des opinions aussi tranchantes que celles proposées dans un article récent du journal Les Affaires. Dans « Augmenter sa productivité sans passer par la Chine, c’est possible », on apprend que :

  • Le salaire minimum augmentera de 13 % par année d’ici 2015. À Shanghai, le salaire minimum est de 2 $ l’heure alors qu’il est d’environ 1,30 $ en province
  • Selon plusieurs, la qualité des produits laissent à désirer. Un producteur occidental a d’ailleurs dû embaucher un responsable pour faire du contrôle de qualité pour ses produits, ce qui augmente ses coûts de production
  • Il est de plus en plus compliqué de produire en Chine … les gens pourraient se tourner vers le Mexique
  • Le marché chinois est saturé. Les Chinois veulent vendre leurs produits ici

Tout cela est bien vrai. Je n’ai nullement envie de le nier. Mais enfin, la logique des histoires d’horreur est-elle la seule disponible pour analyser le phénomène ? Où sont les voix des entreprises manufacturières qui gagnent à importer de la Chine ou encore qui y exportent déjà ? Entendrons-nous bientôt parler des entreprises qui ont appris de leur expérience et comment elles usent maintenant de stratégies pour arriver à leurs fins ? La fuite en avant est-elle la seule solution ?

Comme spécialiste de la Chine, consultante et enseignante, j’aime à penser que mon rôle est de présenter tous les côtés de la médaille et d’enseigner comment faire mieux ce que l’on fait déjà.

 


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