Nul doute que la Chine des bas prix est en voie de disparition. En fait, la tendance est non seulement bien réelle mais souhaitée par les autorités chinoises. Après tout, pourquoi continuer à produire en Chine et à marge réduite des produits occidentaux, avec des équipements étrangers pour les consommateurs d’Europe et d’Amérique ? Pourquoi favoriser les multinationales occidentales quand plus de 650 millions de consommateurs chinois (McKinsey, 2012) ne demandent qu’à acheter des produits conçus et fabriqués localement – à la condition bien sûr qu’ils soient sécuritaires ? Le capitalisme n’a pas été conçu que pour favoriser les entreprises non chinoises.
Assisterons-nous donc bientôt à un vaste déplacement de la production vers d’autres marchés à bas coûts ou simplement à un rapatriement du secteur manufacturier en Occident ? Certains en doutent. Parmi les raisons invoquées pour maintenir au moins une partie (voir la stratégie Chine + 1) de la production en Chine figurent les suivantes :
- La productivité croissante des travailleurs chinois … ou la possibilité d’y travailler par la mécanisation avec l’appui des autorités locales. Les travailleurs sur des marchés comme le Viêt Nam coûtent moins cher mais sont aussi possiblement moins fiables et efficients
- La proximité de marchés lucratifs de consommateurs sur la côte chinoise et dans les villes de second rang ou les grappes urbaines
- La disponibilité et la flexibilité de travailleurs à l’intérieur de la Chine, lesquels ne demandent pas mieux que d’y rester au lieu de travailler dans les usines méridionales, loin de leur famille
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